Jacques Monty

Il était une fois un petit garçon né en 1943 à Chezal-Benoît, une ville du Cher. Il s’appelait Jacques Bulostin et dès l’âge de cinq ans, il savait jouer du piano. Elève dans un grand lycée parisien, il ne rêvait que de musique et de rythme. Car, à l’occasion de vacances studieuses à Londres, Jacques découvrit le rock, symbolisé alors par Cliff Richard, les Shadows, Elvis Presley et les Everly Brothers. Il fréquentait les boîtes de Soho, le quartier londonien branché où la jeunesse s’éclatait sur les rythmes à la mode. Ceux qui y étaient se souviendront de ces clubs qui avaient pour nom « La Poubelle », « Les Enfants Terribles », « Le Marquee » ou le « Two’Is »…En France, en 1961, Johnny Halliday commençait à peine à fouler le podium du Golf Drouot. L’accordéon faisait valser nos parents. Alors que la mere de Monty ne voulait pas entendre parler d’une carrière de chanteur pour son fils car elle voulait qu'il devienne architecte,son pere bien au contraire revait qu'il devienne artiste. Aidé par Annette, sa copine d’alors et future épouse, Jacques écrira à plusieurs maisons de disques en vue d’obtenir une audition. Eddie Barclay le reçut et, après l’avoir écouté chanter trois rocks, lui signera un contrat sur-le-champ ! N’oublions pas que Jacques Bulostin était inscrit aux Beaux Arts et qu’il avait, peu de temps avant cette audition, passé avec succès l’examen de la Sacem…A cette époque, en 1962, rock et twist font bouger la jeunesse. Les premiers jeans apparaîssent et au Golf Drouot on essaie d’apprendre à vivre autrement. Jacques va composer pour des groupes comme les Players et bien d’autres. Son premier disque sort en 1963 avec « Il a des remords » et « Dansons le surf ». On peut entendre ses chansons en septembre 1963 sur les ondes au cours de l’émission mythique « Salut les Copains ». Mais ce n’est qu’en 1964 que celui qui s’appele désormais Monty grimpe au hit Parade et ce avec « Même si je suis fou ». Il sera accompagné par l’orchestre de Jacques Loussier qui fera les arrangements de ses trois premiers succes ( Meme si je suis fou, Brigitte et Un verre de whisky )et Mort Shuman, compositeur d’Elvis, participera aux arrangements. A partir de là, Monty ne va pas cesser de rencontrer le succès. Les critiques vont vite lui mettre l’étiquette « Rhytm and blues » et il adaptera les grands succès des chanteurs de la firme de Détroit « Tamla Motown. « Can I get a Witness » deviendra « Un verre de Whisky ». Souriant, la mèche sur le front, sympa avec les fans, Monty fait connaître, en plein Yé Yé les airs de Stewie Wonder, des Temptations, des Shirelles ou des Supremes. Monty file vers le succès au volant de sa Mustang Rouge. On le voit sur les couvertures de SLC, de Mademoiselle Age Tendre. Il sillonne le pays, à l’occasion du Tour de France, sur le podium d’Europe 1 où il chante avec Dalida, les Gams. Les présentateurs du spectacle se nomment Jacques Martin et Harold Kay. Il se produit à L’Olympia au cours d’un Musicorama, passe à La Locomotive, tourne avec Claude François. Sa force est aussi, chose rare en ces temps bénis, de connaître la musique et de composer ses chansons. Monty sait se débrouiller à Londres en studio où Eric Charden enregistre « Le Monde est Gris, Le Monde est bleu », une composition de Jacques Monty. Ce sera un énorme succès . Grand ami de Sheila, il lui offre « La Petite Fille de Français Moyen ». Il composera aussi pour Dalida, Pétula Clarck, Karen Chéryl, Ringo, Claude Francois, Stone et Charden, Eddy Mitchel, Guy Mardel, Herve Vilard etc…
En 1966, Lucien Morisse, le patron d’Europe 1 lui demande d’animer l’émission « Salut Les Copains » où sa voix pleine de charme fera merveille. Un jour futur, il sera comblé d’animer Télé Dimanche, l’émission de Raymond Marcillac qui savait si bien mélanger sport et chanson. Bien entendu, une bio de Monty ne serait pas complète sans citer ses gros succès tels « Meme si je suis fou», « Brigitte», « Un verre de whisky», « La Fête au Village », « Le Fantôme », « Bientôt les Vacances », « Pour la Vie », « Attends moi », « Katia Sonia » » ou ces « Rêves D’Enfant », numéro 1 pendant des semaines et sur lesquels se sont rencontrés en dansant le slow bien des couples !!!
Enfin, compositeur de musiques de films dont « Les Violons du Bal » de Michel Drach en 1974, ce n’est pas moi qui vous apprendrai que deux ans plus tard, éclatait sur les ondes le fantastique « Allez les Verts » enregistré avec les Supporters. Aujourd’hui, toujours passionné de ballon rond, de l’équipe de Saint-Etienne et de musique, un remix de cet air, adapté au goût du jour par son producteur de fils, l’excellent musicien Jacques Bulostin, tout semble reparti. Merci Monty pout tout ce bonheur !

un bon ce Monty

et au moins ses succès ont été édités sur CD, ce qui n'est pas le cas de tous ses contemporains